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Du 5 au   8 octobre s’est déroulé à Durban en Afrique du Sud,  pays de l’ANC  le 17ème congrès de la Fédération Syndicale Mondiale. Le Front Syndical de Classe qui ne cesse de réclamer le retour de la CGT dans la FSM, qu’elle a quittée car telle était la condition posée pour qu’elle intègre la Confédération Européenne des Syndicats (de collaboration de classes) en est, lui, adhérent de la première heure.

Parmi les deux délégués du FSC, se trouvait Jacky OMER, un camarade cheminot des Bouches-du-Rhône, membre du secrétariat national. Celui-ci répond avec enthousiasme aux questions d’Initiative  Communiste dans son n° 174 de ce mois *.

Le soutien apporté au  FSC et plus généralement aux militants syndicaux de classe – dans le respect de l’indépendance de leurs structures – est naturel pour l’organisation politique se réclamant du marxisme-léninisme que nous sommes. Il n’est que de se référer au Manifeste du parti communiste écrit en 1848 par Marx et Engels pour se persuader de l’absolue nécessité, pour les communistes, d’associer l’organisation prolétarienne qui mène la lutte politique révolutionnaire – le parti communiste – et l’organisation de classe qui mène au quotidien la lutte « économique » : le syndicat.

Le premier chapitre du Manifeste est en effet un tableau de la révolution économique capitaliste qui, sur les ruines de la civilisation artisane et paysanne, installe la grande industrie moderne, avide de débouchés et de profits, déchirée par des crises périodiques et par des antagonismes constants. L’économie capitaliste oppose en effet, dans une lutte de plus en plus générale et de plus en plus consciente — la classe capitaliste et la classe ouvrière, la bourgeoisie et le prolétariat.

Le début du chapitre suivant a pour objet de rattacher étroitement, intimement, le communisme au prolétariat :

« Les Communistes n'ont pas des intérêts distincts de ceux du prolétariat tout entier ; ils n'établissent pas de principes distincts sur lesquels ils auraient dessein de modeler le prolétariat. Toute la différence entre les communistes et « les autres prolétaires » se réduit à ceci que les premiers font principalement valoir « les intérêts de tout le prolétariat », les intérêts permanents, « les intérêts du mouvement intégral ». Ils ne veulent être que « la fraction la plus avancée du prolétariat militant. Rien de plus, mais aussi rien de moins ».

Loin donc d'éloigner les communistes de la masse et du syndicalisme de masse, le marxisme au contraire tend à s’en rapprocher davantage. Communisme et syndicalisme gagnent tous les deux à ce rapprochement : l'un y gagne en profondeur, l'autre en élévation ; celui-là en intelligence pratique, celui-ci en idéalisme révolutionnaire. Le communisme apporte sa vision du « but final », cette notion que la lutte de classe est une lutte politique et non purement corporative ; mais il apprend du syndicalisme que le « but final » n'est rien sans le « mouvement » qui y conduit, car la lutte de classe est une action  de masses dénuées de culture préalable et agissant sous l'empire de leurs instincts, de leurs besoins, elle est en somme, comme le dira plus tard Lénine, « l’école du communisme ».

Qui pourrait donc s’émouvoir de l’intérêt des militants FRANCHEMENT  communistes pour le développement d’un renforcement du syndicalisme de classe en France et à l’international au moyen de la rupture de la CGT avec la CES financée par l’UE du Capital ? Il est clair que ceux-là même qui reprochaient un prétendu asservissement de la CGT au Parti Communiste Français préfèreraient une CGT inféodée aux partis Maastrichiens  parmi lesquels les « républicains », le FN et le PS. A la CGT de Frachon et de Krasucki, dont les analyses sur Maastricht convergeaient avec celles du PCF de Duclos puis de Marchais, le courant euro-réformiste et soi-disant « moderne » de la CGT, préfèrerait alors, sous couvert d’« indépendance syndicale » mal comprise, une CGT enchaînée à la CFDT par le biais du « syndicalisme rassemblé », « dialoguant » avec le MEDEF par l’entremise de « clubs » liés au MEDEF, prisonnière de la CES financée par Bruxelles, bref, un syndicat indépendant DES TRAVAILLEURS mais dépendant de l’UE, donc incapable de passer à l’offensive pour GAGNER. Et c’est justement ce type de syndicalisme perdant que les bases ouvrières de la CGT ont rejeté au printemps dernier en affrontant la Loi Travail concoctée par Bruxelles sans un mot d’opposition de la C.E.S…. et avec le plein soutien de la FSM !

Ce qui pourrait surprendre, c’est le refus qu’opposa, il y a quelques années, une autre organisation marseillaise se réclamant du communisme, à la fédération provençale du PRCF qui lui proposait alors un échange fraternel. Le prétexte de ce refus était alors que nous, PRCF-13, nous mêlions de ce qui ne nous regardait pas en contestant le virage pris par la direction confédérale de la CGT intitulé « syndicalisme rassemblé » : mais heureusement qu’alors, des syndicalistes et des « politiques » communistes ont fait leur devoir de classe en dénonçant la CES et en proposant le retour de la CGT à la FSM… Un retour qui semble de moins en moins effaroucher ceux qui, hier, ne voulaient faire aucune peine au dérivant Bernard Thibault. Nous ne pouvons donc que nous réjouir de la très surprenante présence à Durban d’un … invité, (ex ?) dirigeant de ladite organisation politique marseillaise et syndicaliste, au congrès de la FSM. Cela prouve que les idées d’avant-garde, après avoir été combattues, finissent par se banaliser : et c’est heureux quand elles sont justes ! Mais alors, de grâce, finissons-en avec les ostracismes et les fausses barrières entre organisations communistes d’une part, entre organisations politiques et organisations syndicales de la classe ouvrière d’autre part !  

Luc WAJS

 

* : Pour vous le procurer,  cliquez ici  en précisant votre adresse postale.

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